Le beurre paraît simple — crème, sel, éventuellement des ferments. Pourtant, l’enquête 2025 de 60 Millions de consommateurs montre que plusieurs plaquettes vendues en supermarché s’éloignent fortement de la définition attendue du « vrai » beurre. Entre taux de matières grasses insuffisants, ajout d’amidons ou d’émulsifiants et étiquetage trompeur, mieux vaut apprendre à lire une plaquette avant de la glisser dans son caddie. Voici ce qu’il faut retenir — et les trois produits cités à éviter.
Sommaire
ToggleQu’est-ce qu’un vrai beurre ? Rappel réglementaire et gustatif
Un beurre conforme (réglementation UE) contient 80–90 % de matières grasses laitières, au maximum 16 % d’eau et 2 % de matières sèches non grasses.
Point important : la fabrication traditionnelle (baratte, maturation longue) apporte des arômes plus riches ; la production industrielle (butyrateur) est majoritaire aujourd’hui et peut donner des profils gustatifs plus plats.
À vérifier sur l’étiquette :
- % de matières grasses (80–90 % pour du beurre),
- liste d’ingrédients courte (crème, sel, éventuellement ferments),
- absence d’additifs (émulsifiants, amidons, conservateurs) si le produit est vendu comme « beurre ».
AOP = bon indicateur d’origine, pas toujours d’artisanat
Les beurres AOP garantissent terroir et cadre de production, mais n’excluent pas l’utilisation de machines modernes : AOP ≠ systématiquement baratte artisanale. En revanche, l’AOP demeure un bon repère pour une qualité gustative liée à un territoire.
Les 3 beurres pointés par 60 Millions de consommateurs (à éviter)
Précision : il s’agit d’un signalement de qualité (non sanitaire) mettant en lumière des produits qui s’éloignent des critères d’un vrai beurre.
- Beurre doux / demi-sel Eco+ (E.Leclerc)
- Problème : taux de matières grasses affiché à ~60 % — trop faible pour être un beurre conforme.
- Conséquence : comportement médiocre à la cuisson (sauces, caramels), goût moins riche.
- Beurres « légers » 40 % — Les Croisés (E.Leclerc)
- Problème : présence d’un cocktail d’additifs (amidons modifiés, émulsifiants E471, épaississants E466, conservateur E202).
- Conséquence : texture instable, arôme artificiel, pas un produit naturel.
- Beurre doux léger 41 % — Elle & Vire (gamme légère)
- Problème : ajout d’amidon/fécule malgré la promesse d’un produit « pur ».
- Conséquence : tartinable allégé, mais ≠ beurre traditionnel.
Points communs constatés :
- Matières grasses insuffisantes pour être qualifié de beurre authentique.
- Ajout d’ingrédients non laitiers qui dégradent texture et comportement en cuisine.
- Étiquetage pouvant induire en erreur le consommateur.
Tableau récapitulatif (simplifié)
| Produit | % MG | Additifs | Verdict |
|---|---|---|---|
| Eco+ (E.Leclerc) | ~60% | Non (mais % faible) | À éviter pour cuisson/recettes |
| Les Croisés (E.Leclerc) | 40% | Oui (E471, E466, E202, amidon) | À proscrire comme « beurre » |
| Elle & Vire (léger 41%) | 41% | Amidon/fécule | Tartinable allégé, pas pour pâtisserie |
Comment lire une étiquette et choisir le bon beurre — checklist rapide
- ✅ % de matières grasses : 80–90 % = beurre ; < 60–70 % = tartinable/allégé
- ✅ Ingrédients : idéalement crème, sel (+ ferments). Méfiez-vous d’E-codes, amidons, émulsifiants.
- ✅ Mention AOP : bon indicateur d’origine/terroir (mais pas forcément baratte artisanale).
- ✅ Usage : pour pâtisserie et sauces → beurres 82–85 % ; pour tartines → demi-sel AOP si désir d’arôme.
- ✅ Marques sûres (repères grand public) : Président, Grand Fermage, Bridel (selon usages et gammes).
Astuce pratique de cuisine (et anecdote)
Si vous préparez un caramel au beurre salé ou une sauce montée, n’utilisez que du beurre à ≥80 % MG. L’auteur a testé : un beurre « léger » a fait « déliter » sa sauce — résultat : poubelle. Moralité : pour la cuisson, privilégier la teneur en MG plutôt que l’étiquette « light ».
Conseils finaux et alternatives
- Pour la pâtisserie et les sauces : choisissez un beurre doux traditionnel (Président, Grand Fermage, Bridel selon disponibilité).
- Pour tartiner : un demi-sel AOP ou un bon demi-sel industriel classique (hors gammes « light ») fera le job.
- En cas de doute : préférez la simplicité d’une liste d’ingrédients courte et le pourcentage MG élevé.
FAQ express
Q : Pourquoi éviter les beurres « légers » ?
R : Ils contiennent souvent des additifs et une faible proportion de MG, ce qui altère goût et comportement culinaire.
Q : AOP = gage absolu de qualité ?
R : AOP garantit origine et cahier des charges, pas nécessairement le procédé 100 % artisanal (baratte).
Q : Quel beurre pour la pâtisserie ?
R : Un beurre doux traditionnel à 82–85 % MG.




